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19.11.2011

La Jeune Création Contemporaine à l’Hôtel Drouot

Arrivage de créations franches. Avec la proximité des fêtes de fin d’années, les ventes publiques vont croissant. On peut, pour l’exemple, retenir celle de Neret-Minet Tessier du samedi 26 novembre 2011 à l’Hôtel Drouot, consacrée à la Jeune Création Contemporaine. Pourquoi? Parce que cette JCC est entrelardée de CF. C’est à dire d’œuvres d’auteurs représentés par le Site de la Création Franche, au premier rang desquels Gérard Sendrey qui fut longtemps son principal animateur. Il y a aussi, tous collaborateurs ou familiers du lieu : Raâk, Jacques Karamanoukian, Claudine Goux, Ruzena. On note encore, parmi ceux dont les travaux se retrouvèrent sur les cimaises du musée municipal de Bègles dans le passé, la présence de Eric Gougelin, Evelyne Postic, Adam Nidzgorski et Albert Louden.

Martha Grunenwaldt

Martha Grünenwaldt

J’ignore quel collectionneur se défait ainsi de ses valeurs made in «création franche, notion plus ou moins clone de la Neuve Invention de Dubuffet. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ne domine pas dans cet ensemble le côté brut de la force. A l’exception d’un beau Martha Grünenwaldt à fond noir cependant. Dans ces conditions on a plutôt tendance à se tourner vers des œuvres n’appartenant pas à ce courant CF, tel cet efficace Paysage oniriqued’Eliane Larus, troublant jusqu’à vous mettre l’âme au bord des lèvres avec ses plans cahotiques et biseautés et son étrangeté coupante.

Eliane Larus

C’est le N°104 du catalogue Neret-Minet. «Oh, z’ai clu voil un gros Neret-Minet!» dirait Titi.

Moi aussi.

23:55 Publié dans art brut, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, martha grunenwaldt, eliane larus, création franche | |  Imprimer | | Pin it! |

17.10.2010

20 ans après ... la création franche cataloguée

Franchement, ça créationne dans tous les coins. A gauche, à droite, au nord et dans le sud-ouest. Dans les manifs, comme nous le prouve cette image de Pierre-Alain que j’emprunte à une note Le Post.fr du 16 oct. 2010.

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Sur Raw Vision dont le dernier numéro (70) nous révèle, sous la plume de Lyle Rexer, un superbe ensemble de dessins du début du XXe siècle provenant d’un asile de Nevada dans le Missouri.

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A Bègles où le MMCF (Musée Municipal de la Création Franche) nous offre la vitamine C de son grand catalogue orange couvrant la période 1989 à 2010.

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On feuillette les 228 pages et c’est comme si on retrouvait un tas d’amis disparus : François Baloffi, Thérèse Bonnelalbay, Paul Duhem, Martha Grünenwaldt, Jean-Paul Henry, Simone Le Carré-Galimard, Alexandre Lobanov, Gaston Mouly, François Ozenda, Emile Ratier, Hélène Reimann, Raymond Reynaud, Pépé Vignes etc.

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Paul Duhem

D’autres bien vivants, que l’on apprécie à des titres divers : Ignacio Carles-Tolra, Natasha Krenbol, Eliane Larus, François Montchâtre, Marie Morel, Michel Nedjar, Marilena Pelosi, André Robillard, Ody Saban etc., etc. Pardon pour ceux que j’oublie. 377 créateurs en tout, c’est presque trop. Beaucoup d’entre eux appartiennent à cette «collection annexe», voire «très annexe» (selon mon opinion) qui gravite autour du noyau brut (trop réduit à mon goût) de la collection proprement dite.

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Gaston Mouly

Ce catalogue a l’avantage d’être une synthèse en images. Il a aussi le mérite paradoxal de nous montrer combien il faudrait resserrer le propos (il n’est pas trop tard) pour accroître la cohérence fondamentale de l’entreprise bèglaise. Cela supposerait que ses animateurs acceptent de durcir un peu leurs critères de choix et qu’ils aient le courage de s’interroger vraiment sur cette notion par trop vague de «création franche» qui n’est pas parvenue à s’imposer au delà de son lieu d’origine.

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Natasha Krenbol 

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C’est peut-être à quoi les préfaciers du catalogue ont commencé -mine de rien- à s’employer. Noël Mamère, le député-maire de la ville, soutien indéfectible du site de la CF, parle d’«un lieu qui s’est imposé dans le monde de l’art brut et de ses apparentés». Pascal Rigeade, le directeur, évoque «l’homme du commun à l’ouvrage de Dubuffet». Gérard Sendrey rappelle que «la direction du musée se réserve le droit d’accepter ou de refuser les propositions de dons, même émanant de créateurs confirmés, si elles ne leur paraissent par choisies par les donateurs avec suffisamment de soin».

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Alexandre Lobanov

On a envie de leur dire : «Encore un effort, camarades, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné!». Vous avez peut-être eu tort dans le passé de céder sur votre désir d’art brut sous prétexte que Lausanne prétendait s’en réserver le label. Aujourd’hui que celui-ci n’est plus ostracisé par personne, qu’on assiste même à son institutionalisation (à ses dépens), des structures comme la vôtre peuvent jouer un rôle bénéfique pour défendre et préserver sa vraie nature. A condition de vous recentrer sur lui.

19.09.2010

L’art brut en lamé

bàl engorgée.jpgMerci à la factrice qui a glissé la nouvelle version (large comme une tranche de jambon à l’os) du catalogue Visions et Créations Dissidentes dans ma boîte aux lettres engorgée.

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Elle s’ouvre sur 3 grands dessins en couleurs d’un Florentin de 40 ans, Giuseppe Barocchi qui ne fréquente La Tinaïa que depuis juin 2008. Ses créations ont déjà figuré à la Neuvième Triennale d’Art Autodidacte d’Insita à Bratislava en 2010.

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Bonne idée qu’a eu le Musée de la Création Franche de le faire figurer dans son expo annuelle de rentrée! Celle-ci débute le 25 septembre 2010. C’est aussi la date de l’ouverture du Musée d’Art brut de Villeneuve d’Ascq, ce qui prouve qu’on ne manque pas d’indépendance à Bègles. Félicitations donc aux Bèglais de ne s’être pas laissé intimider par la concomitance de  l’événement métropo-lillois que ses organisateurs nous présentent partout comme l’affaire du siècle.

On en a plein la P.Q.R. du nouveau LaM!

Nord Eclair nord_eclair.gif, La Voix du Nord, VDN.jpgLa Gazette des Communes La gazette.gif

 

 

en font des gorges chaudes. Rien que sur le ouaibe, j’ai cueilli pour vous quelques morceaux de bravoure de la titraille où divers styles s’affrontent.

Lyrique : Le Pouls du LaM s’accélère avant sa renaissance

Héroïque : Force et sublime de l’Art brut au LaM de Lille-métropole

Incitatif : Au LaM, «l’envie de venir et de revenir»

Avec un peu de chance vous tomberez fatalement sur un des papiers de ce tir médiatique croisé. Pas la peine donc que votre petite âme errante se mette la rate au court-bouillon pour vous expliquer que c’est trop beau, quelle quantité de sueur il a fallu et combien ça coûte. Tout est déjà bouclé par le plan de com du musée.

saliere.jpgElle peut juste par ci par là ajouter son grain de sel pour proposer une virgule supplémentaire ou rectifier un léger détail. Par exemple quand M. Olivier Donat dont les propos ont été recueillis par Justine Faidherbe dans le Nord Eclair du 29 août, nous dit à propos de son fonds brut et lameux que «c’est la première collection d’art brut en France», je me permets de lui faire observer avec tout le respect que je dois à un administrateur général qu’il serait bien inspiré d’ajouter l’adjectif «publique» après les mots «première collection».

Car chacun sait (mes chers Animuliens en tous cas) que LA PREMIÈRE COLLECTION D’ART BRUT EN FRANCE EST EN MAINS PRIVÉES. Du moins pour le moment. Mais je ne demande pas mieux que le LaM soit Maillot Jaune dans l’avenir. C’est même la grâce que je lui souhaite.

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la pensée du jour.jpgPour me faire pardonner mes rabâchages (mais il n’y a pas que les contre-vérités qui méritent d’être serinées), cette pensée du jour dans La Gazette des communes, due à Savine Faupin, conservatrice en chef du LaM, rayon Art Brut : «les gens viennent parce qu’ils se sentent proches de ces œuvres, des créations spontanées, naturelles, qui les intimident moins».

L’inauguration (pour les VIP) est le mardi 21 septembre 2010 à Villeneuve d’Ascq.

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Sans invitation vous risquez de vous sentir un peu intimidés!

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13.06.2010

Covoiturages bruts

Avalanches brutes et/ou de la famille brute au rayon expositions. On voit que l'été approche.

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10_antid.jpgJe rêve de co-voiturage, je pose des congés, je jongle avec les horaires de la SNCF. Je fais ma Petite Jehanne de France et mon chéri-que-j'ai son Blaise Cendrars.

vert.jpgJ'écarquille les yeux sur la carte de l'Hexagone comme si c'était l'itinéraire du Transsibérien. Je m'autoprépare, j'ai des voyants qui s'allument dans la tête : Vendée, Lozère, Allier, Bordelais ... Je trace des lignes imaginaires qui passent par Les Sables d'Olonne, Lapalisse, Bègles, Saint-Alban-sur-Limagnole.
C. comme classique, É. comme émeraude, c'est l'expo C. comme calligrammes au Musée de l'Abbaye de Sainte-Croix des Sables jusqu'au 7 novembre 2010.

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Chaissac a 100 ans cette année car il est toujours vivant dans nos cœurs. Epaulé par des collections privées, le MASC nous sort pour l'occasion des dessins écriturés tendance calligrammes.

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rouge.jpgMalgré les commentaires un peu dissuasifs du dossier de presse qui attire votre attention sur les possibilités d'hébergement restreintes, précipitez-vous (au moins par la pensée) aux 25e Rencontres de St-Alban (Sent Auban) les 18 et 19 juin 2010. Au programme, en accompagnement des savants bla-bla, un laïus de Christophe Boulanger sur Jayet, l'Aimable boucher

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et dans le fond de la cour une expo sur l'art brut polonais (bon sang, je voudrais bien voir ça).

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jaune.jpgSi L'Art en Marche n'existait pas, il faudrait sans doute l'inventer.
Qu'on me pardonne cette évidence puisque je vous emmène maintenant à Lapalisse où vous avez jusqu'au 30 septembre 2010 pour traîner vos tongs dans l'expo sur La Tinaia organisée avec la Susi Brunner Galerie de Zurich.

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Marco Raugei - La Tinaia

Ceux qui, comme moi, l'ont vue dans le cellier de Clairvaux à Dijon pendant la Biennale de l'Asso Itinéraires Singuliers (voir mon post L'Echo des Colloques du 9 mars 2010) y retourneront avec plaisir parce qu'elle vaut le détour et même le retour.

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Claudio Ulivieri - La Tinaia

Même si Luis Marcel en fait un peu trop en la qualifiant d'«événement d'envergure internationale». Mais c'est dans la nature donquichottesque (ou sancho-pancesque) de ce pittoresque personnage qui cette fois-ci ne se contente pas de provocations et nous offre de quoi nous attirer dans ses filets.


bleu.jpgEnfin, car je sens que vous fatiguez, ne faites pas votre cure annuelle de grands Bordeaux sans faire étape à Bègles pour Un Autre Regard, l'exposition, la petite dernière de la Collection Création Franche (21 ans d'âge) qui, jusqu'au 5 septembre 2010, sera bourrée jusqu'à la gueule (11 salles sur 2 niveaux) de pionniers, de doteurs, de créateurs venus des 5 continents, de voyageurs, d'hommes du commun, de visionnaires, de tourmentés et j'en passe.

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La présentation est aussi un peu hyperbolique. On leur pardonne (Ah ces Gascons !) parce qu'il y a du lourd. J'ai coché : Bonjour, Madge Gill, Lobanov, Gene Merrit, Duhem, Ratier, Robillard, Grünenwaldt, la bande à Gugging, Ted Gordon pour ne parler que de mon cœur de cible.

06.04.2010

Création Franche : la parole à Joseph Kurhajec

Un bon point pour le n°32 de Création Franche qui vient de sortir, c'est qu'il se contente de consacrer sa couverture à Sanfourche sans se croire obligé de nous infliger un article nécrologique. Quel meilleur hommage en effet que la repro de ce tripède vert sur fond de maisons stylisées aux couleurs cahotiques et premier plan d'émoticônes? Hébétude, ravissement, dépression ... Toute la gamme de sentiments que Jean-Joseph Sanfourche était capable de faire friser dans un regard jaune est là. Du travail de vitrail.

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A l'intérieur, le point fort c'est l'entretien de Joseph Kurhajec avec Jean-Michel Chesné. D'abord parce que ça diversifie la matière rédactionnelle et surtout parce que ça éclaire le parcours d'un artiste sensible aux arts bruts, fétichistes et/ou chamaniques. On croise régulièrement ses œuvres sans qu'on ait de quoi les décrypter. Dommage qu'on ait privilégié l'italique pour ses propos, ça les rend pas plus lisibles, surtout serrés comme ils sont dans la marge de fond. L'ital c'est bon pour les citations courtes!

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Enfin, on apprend que malgré son nom tchèque, Kurhajec est né en Amérique. Je trouve intéressant qu'il témoigne de l'effet que lui fit la collec de Dubuffet quand elle était là-bas avant 1962. On raconte qu'Alfonso Ossorio avait tendance à la garder sous le coude. La preuve que non ou pas tellement. Comme Hervé Di Rosa, Kurha appartient à la catégorie des artistes-voyageurs. Il ramène des matériaux de l'île de Pâques. Il travaille à Rome, au Mexique etc.

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Achetez le canard pour en savoir plus. Le passage où ce monsieur de 72 ans parle de son bras atteint par la polio n'est pas seulement émouvant, il est instructif car on comprend qu'il a eu l'idée de se servir de son «handicap» dans son travail de sculpteur. Les photos qui illustrent l'interview proviennent de la collection de J.-M. Chesné. Elles mériteraient d'être plus grosses, mais bon.
Une pleine page en revanche est accordée à Gabriel Albert dans un autre article.

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Trop rikiki aussi les images des objets en cire de Pya Hug. Le maquettiste leur a préféré un tableau plus naïf, moins convaincant. Lire l'article de Jacqueline Roche-Meredith sur cette dame des Grisons.

A signaler aussi parmi les autres contributeurs, Joe Ryczko (sur François Tornel, mosaïste de Cahors). Ami des fanzines, J.R. a rejoint la flotille blogueuse. Il a été immédiatement poignardé par la concurrence. Bienvenue au club, Ryczko Joe, le club des victimes de la «subtilité» triomphante et bon vent dans vos voiles!
Heureusement toutefois que Bruno Montpied est là pour nous ramener à l'art brut. Dans un article bienencontreusement consacré au musée ariègeois des Amoureux d'Angélique, il s'attarde sur la salle contenant les sculptures en bois de Luigi Buffo rescapées de la destruction. Là, bien sûr, on ne saurait lui en vouloir. Surtout Animula qui concocta un p'tit album de derrière ses fagots aux défuntes œuvres de ce créat
eur.

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05.02.2010

Charles Boussion de tsar à star

Charles Boussion, c'est en pêchant la Sardine que ce nom était venu se prendre dans mes filets il y a bientôt deux ans déjà. Remember la Sardine! C'est dans cette galerie (momentanément occultée, espèrons-le) que, passant par Genève, j'avais aperçu un tumulte de perles boussioniques que j'avais trouvé psychédéliques. «Boussion boussionise comme d'autres customisent», avais-je pensé. Et quand, plus tard, je me suis procuré la salade verte du brillant catalogue de la galerie Miyawaki de Kyoto, j'avoue que j'ai été médiocrement impressionnée par les repros des 4 œuvres de Charles Boussion qu'il contient. «Trop déco», me dis-je en mon for intérieur.

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C'est vrai que j'aurais dû voir le Book of Kells qui pointait son nez dans une espèce de serpentine lettre ornée de 2006.

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place-jean-jaures.JPGMais j'étais loin de l'Irlande. Je m'imaginais pas que ce pays pouvait exercer sa fascination sur un gars de Montpellier. Je dis Montpellier et les gens de la météo, qui sont tous du midi, disent Montpéllier. Mais enfin, vous avez bien été un peu draguée (ou draguer) dans les cafés de la place Jean Jaurès, donc vous situez. De Montpellier, Boussion ne cultive pas les gariguettes.

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C'est vers Byzance que son goût l'emporte et il l'emporte dans un grand feu d'artifice de couleurs qui ponctue la nuit de croix et divinise les visages de tsars qu'il fait sortir de l'ombre.

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De tsars à stars, il n'y a qu'un pas et on est invité à le franchir puisque ces «icônes» d'un nouveau genre (fille ou garçon, sait-on lequel?) vont s'exposer pour un peu plus d'un mois (5 février-21 mars 2010) au Musée de la Création Franche à Bègles, territoire de Gérard Sendrey. Ce diable d'homme, qui sort à peine d'une personnelle rétrospective at home, sans doute assez épuisante, a trouvé le temps d'écrire un papier de présentation pour «Charles Boussion : le jongleur».

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Il y déclare que Charles Boussion «construit ses propres ready made à rebours» faisant sans doute allusion à la technique du peintre qui consiste à auréoler-camoufler une image (ou une photo) de départ au moyen de larges festons d'ornements appliqués avec patience. Une patience assez absorbante pour que le créateur ait «parfois le sentiment que ses productions se sont composées en dehors de sa propre volonté».

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J'avoue que cette petite phrase m'excite autant que d'apprendre que des œuvres de Charles Boussion figurent dans la Collection du Dr Gavrilov. Sans doute peut-on voir un rapport entre les icônes de Charles Boussion et celles d'Alexandre Lobanov. Et alors ? Franchement, il faudrait les voir pour se rendre compte. Regarder de plus près comment elles sont faites. Alors si vous passez par la Création Franche, l'exposition Boussion c'est tout bon.

23:03 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : charles boussion, création franche | |  Imprimer | | Pin it! |

02.12.2009

Trouille à L’Isle Adam

Bordeaux, Bègles, Lyon et Trouille pour finir. Voilà le programme. Mon programme tout décousu que j'ai. Archi de rêve à Burdigala, accroche d'enfer à Bègles (Bécula en celtique), street art à Lugdunum. Non, c'est pas des titres à la noix façon Animula! Cela existe vraiment. La preuve : je reçois un courriel du Musée de la Création Franche. Mon interlocutrice me dit : «je fais court car nous sommes en plein décrochage/accrochage». Décrochage de quoi? Accrochage de qui? J'en reste électrocutée. Encore un scoop!

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Vite fait, bien fait sur le site du Musée, j'apprends que la guinguette bèglaise ferme ses volets, le temps de démonter la précédente Visions et Créations dissidentes et d'installer sur 2 étages Il a dit Création Franche, l'expo consacrée à Gérard Sendrey, fondateur et ancien dirlo de l'établissement. L'affiche a des faux-airs cubistoïde à la Pierre Soulages avec ses lumières blanches et noires superposées. C'est seulement maintenant qu'il a pris du champ avec sa structure que G.S. accepte de s'y montrer. Vernissage samedi 12 décembre 2009 à 18 h.
A côté, c'est à dire à Bordeaux et jusqu'au 7 février 2010, j'ai repéré à l'Entrepôt, l'expo Insiders réalisé par Arc en Rêve, centre d'architecture et le CAPC. Il est question de déborder les limites de la discipline. Je me suis prise à rêver aux bords du lac Klazinskoye qui se trouve près de Moscou.

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Pour les drôles de constructions d'Alexandre Brodsky réalisées avec des matériaux (portes, fenêtres, grilles usagées) de démolition. «Tiens donc, un Greaves russe!» que je me suis dit. Il faut toujours que j'exagère!
Soucieuse de me tourner vers quelque chose de plus «brut», je me suis mentalement propulsée à Lyon because un gone, rencontré par hasard sur le site Daily Life, a photographié un petit coin de la place Gailleton transformé en page d'écritures par une «dame singulière dont l'aspect et la vêture frappent le regard», nous dit-il.

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Et il précise, ce monsieur François Cini (qui publie pour son compte  Lidiotduvillageglobal) : «bandes de tissus colorés, maquillage approximatif et caricatural, visage ravagé par le temps». Saperlipopette, on aimerait bien la croiser cette dame, malheureusement F.C. ne donne pas son portrait (par respect sans doute, ça se comprend).  

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Chauve-sourions un peu pour finir. Retour par L'Isle-Adam. Ceux qui aiment les samedis après-midi dans cette bonne ville doivent savoir que le 5 décembre 2009 à 16 h, ce sera (au musée Louis Senlecq) le vernissage de l'expo Voyous, voyants, voyeurs qui, comme son titre l'indique assez, navigue au radar autour de Clovis Trouille.

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Pourquoi, je vous dis ça qui n'a rien à voir avec l'art brut? Mais c'est parce qu'un autre Clovis (Prévost de son état), photographe, auteur et cinéaste bien connu des Animuliens, est pour quelque chose là-dedans. Notamment dans le catalogue où il décortique les sources de Trouille : Giorgione, Titien, Zurbaran. Bon j'arrête parce que je vais finir par avoir l'air toute enculturée.

01.10.2009

CF 31

On a envie de lécher Création Franche.

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J'ai reçu le n°31 dans mon petit chez-moi et mon regard a fait du patin à glace sur les parties brillantes de la couverture rose et bleue décorée par Yvonne Robert. Une lumière saintongeaise baigne la façade de la maison reproduite. Porte et fenêtres ont l'air de bonbons jaunes. Contournons-les puisqu'elles sont fermées pour tomber sur le sommaire chapeauté d'un nom qui revigore : celui de Michel Thévoz.

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Rose-Marie Koczy

Il tisse une manière d'hommage à Rose-Marie Koczy, récemment disparue non sans tirer quelques bastos contre la nouvelle horreur concentrationnaire de Guantanamo qui, par je ne sais quelle ironie de l'histoire, aurait quelque chose à voir avec la scie cubaine de Nana Mouskouri : Guantanamera.

Ensuite, rien que du beau linge : Bernard Chevassu et son «vagabondage en pays cathare», Carine Fol et son musée Art & Marges

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Paul Duhem

Alain Bouillet qui s'interroge sur l'art brut en Pologne et sur «les gratifications narcissiques» qui vont en prime avec notre «pulsion de découverte»

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Adam Debinski

Paul Duchein dont l'œil exercé a mis la main sur un Cobra «sans le vouloir», un vrai peintre de haute tension : François Werlen

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Gérard Sendrey avec son peintre inconnu (de moi) qui s'appelle Fredo parce qu'«il ne se prend pour personne» (titre de l'article). J'en passe et des meilleures : Art des enfants, art spontané par la grâce de la plume de Bruno Montpied, plus convaincant dans ses découvertes entrelardées de chouettes petites images que dans sa copieuse partie théorique. Evidemment, je n'ai pas eu le temps de lire à fond. J'ai mis de côté pour plus tard le papier d'un auteur italien : Dino Menozzi qui nous apporte son expertise sur Les Turbulences du pouvoir, une expo qui s'est tenu à Capri, ce qui prouve que ce n'est pas fini.

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Curzio di Giovanni

J'ai sauté la contribution de Jean-Louis Lanoux : Pierre Darcel, un rêve de nacre parce que j'ai déjà eu l'occasion de tresser des lauriers au créateur breton Pierre Darcel, (voir mon album photo).
Quelqu'un que j'ai retrouvé avec plaisir c'est Richard Greaves (BIENVENUE RICHARD SI TU ME LIS) que Création Franche avait déjà invité en avril 2000 dans son n°18 grâce à Valérie Rousseau. Votre petite âme errante a souventes fois causé de ce grand dé-bâtisseur québécois, par exemple dans Cocos plats, une note du 15 sept. 2005. Reportez-y vous pour complément d'infos. Ici c'est Philippe Lespinasse qui s'y colle avec un texte touffu où se mêlent histoire de Greaves (BEAU BONSOIR RICHARD), descriptions, relations de visites et propos recueillis sur «la mémoire de l'eau» (le plus intéressant). Pour finir, une citation bien torchée (et bien choisie) de La Nuit remue, recueil poétique du Michaux (Henri) de service.
Un regret toutefois : le metteur en pages a manqué de place pour les photos de Mario del Curto qui accompagnent la prose lespinassienne. Elles font parfois un peu timbres-poste.

vis dis.jpgEn même temps que le CF 31 paraît le catalogue de l'Expo Visions et créations dissidentes (du 26 septembre au 29 novembre 2009). Catalogue et revue sont préfacés par Pascal Rigeade (Museum trustee and project manager, in english) qui nous éclaire sur le tournant qui se négocie à Bègles avec le recul pris par Gérard Sendrey.

25.01.2009

Castellammare del Golfo honore Giovanni Bosco

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Photo : ZEP

Giovanni Bosco sort de l’ombre. L’œuvre de ce grand créateur d’art brut sicilien aussi. Giovanni Bosco, dessinateur et muraliste d’exception, dont votre petite âme errante est fière de vous avoir révélé l’existence un soir de mai 2008 (le 25 pour être précise). Grâce à Boris Piot, l’un de ses fidèles lecteurs, qui l’avait mise sur la piste de Castellammare del Golfo.

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Car je peux bien vous l’avouer maintenant c’est cette pittoresque bourgade balnéaire située non loin de Palermo qui est la patrie de Giovanni. C’est donc sous le patronage de la Municipalité de Castellammare et de la Province de Trapani que va se tenir une exposition Bosco dont on parlera dans les chaumières italiennes, françaises, suisses et… animuliennes.

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Bosco émerge, du moins sa main, couverte de peinture rouge et brandissant une brosse, sur la couverture du catalogue et sur l’affiche qui nous informe des dates assez resserrées de l’événement : 31 janvier -7 février 2009. Le 31 janvier c’est le jour dédié au saint local : un certain San Giovanni Bosco, homonyme de notre peintre. Comme il est très populaire là bas, notre Giovanni Bosco à nous devra vaincre une forte concurrence pour se voir indexé sur Google.

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Castellammare del Golfo : mur peint et corso Garibaldi

Il reste à souhaiter par conséquent que cette exposition castellammarienne (qui est doublée par un colloque sur l’Actualité de l’art brut) soit suivie de plusieurs autres initiatives pro-Bosco. Un soutien attentif et respectueux a été apporté sur place ces derniers mois au peintre, qui n’a pas été épargné par la vie et dont la santé n’est pas des meilleures, grâce à l’action conjuguée d’Eva di Stefano, coordinatrice des différentes facettes de l’opération et de l’organisation ZEP (Zéro Euro Production).
Eva di Stefano, vous la connaissez. Elle est l’auteur du livre sur l’art brut et l’outsider art sicilien, intitulé : Irregolari. Je vous en ai parlé dans ma note du 22 juillet 2008.

Les ZEP, c’est une société d’étudiants de la ville qui réalise des vidéos.

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Un de leurs films, Giovanni Bosco dottore di tutto, figure au programme.


L’exposition sera abritée dans une salle (Aula consiliare) du Palais Crociferi. Les participants au colloque : Eva di Stefano, Lucienne Peiry, Michel Scognamillo, Teresa Maranzano et Domenico Amoroso (directeur du Musée d’Art Contemporain de Caltagirone où une section est consacrée aux artistes outsider siciliens) se réuniront au Teatro Apollo dans le même palais.

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Tout ce beau monde se retrouvera peu ou prou dans le catalogue. On attend du soleil et 15° Celsius. Aux commandes de l’avion, 3 pilotes dont on attend beaucoup : la ZEP, l’Observatoire Outsider Art de l’Université de Palerme et la Fondation Orestiadi di Gibellina.

Link : Per i nostri amici italiani.

couv création franche.jpgDernière nouvelle : le hasard veut qu’au moment où nous mettons sous presse, le n°30 de la revue Création Franche se décide à sortir (merci Anne, merci Sophie, merci Gérard) avec 7 reproductions couleurs accompagnant un texte de Jean-Louis Lanoux, intitulé Giovanni Bosco au cœur de l’art brut.

 

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13:24 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, giovanni bosco, castellammare del golfo, création franche | |  Imprimer | | Pin it! |

01.11.2007

Le tribun de la Toussaint

5f7ba47a28bbe693f481d88812801152.jpegMédaille en chocolanimula à la Tribune Libre de la revue bèglaise Création Franche dont le n°28 vient d’arriver dans les bacs!
Gérard Sendrey, son rédac-chef y tacle, non sans frileuses circonvolutions autour du pot, un mystérieux «
intervenant des plus qualifiés dans ce domaine
». Le domaine en question n’est pas celui d’un cru du Bordelais, c’est le domaine de l’art dit singulier. Ce qui le vénère G.S., ce sont ce qu’il appelle les «surprenantes affirmations» (votre petite âme errante les trouverait plutôt sensées) d’un article qu’il cite «littéralement» : «Lieux associatifs, revues, salons, festivals se multiplient, abusant parfois du terme «singulier» qui finit par ne plus vouloir rien dire ou par désigner les productions les plus médiocres.

«Art singulier», «hors-les-normes», «neuve invention», «création franche», tous ces labels en fait sont équivalents et appartiennent au même moment conceptuel trahissant l’influence de l’art brut des origines sur la création autodidacte correspondante (…)».

Le voisinage de l’adjectif «médiocre» avec «Création franche» étant considéré par G.S. comme une «provocation», on ne s’étonne pas qu’ il rectifie le tir.
d6509e489100dff75d712c436b372bd5.jpg Afin de pas passer pour le pyromane moyen, indifférent aux conséquences de l’incendie qu’il allume, il nous prévient cependant qu’il ne citera «ni le nom de l’auteur, ni les caractéristiques de l’ouvrage» incriminé. La méthode a du bon. Elle rend captif le lecteur en lui ôtant la possibilité de vérifier. Elle prive l’auteur mis en cause de son droit de réponse. Tout cela sous le prétexte d’éviter le conflit.
L’inconvénient est qu’elle excite la curiosité des petites fouinardes dans mon genre qui ne craignent pas de mettre leur nez dans le cambouis d’Internet. Il m’a pas fallu 5 mn pour comprendre que c’est Laurent Danchin, l’auteur visé par Gérard Sendrey.

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Pas sorcier en effet de retrouver les propos cités par G.S. dans un texte de L.D. publié, «avec l’autorisation de l’auteur», sur le site Univers Singuliers. A une petite exception près toutefois. Dans ce texte, qui a figuré d’abord dans le catalogue In Another World/Omissa Maalmoissa (honni soit qui mal y pense!) du Musée Klasma à Helsinki en 2005, le petit os dur à avaler pour le franc créationniste : «ou par désigner les productions les plus médiocres» n’existe pas ! 858a24d0bad5284243f2e94be4afda1e.jpgEt ce sacré petit morceau de phrase joue aussi les fantômes dans la traduction que Kate van den Boogert a donné de l’article dans le n°50 (spring 2005) de la revue Raw Vision.

Alors, comme je ne suis pas une danchinologue émérite et que je ne vais pas attendre le prochain numéro de Création franche qui paraîtra peut-être dans 6 mois, j’espère que quelqu’un (e) éclairera ma citrouille.

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Et pour celles et ceux qui ont eu la patience de me suivre jusqu’ici, ce petit film pris sans le vouloir avec mon téléphone portable au musée du cauchemar.

18:05 Publié dans De vous zamoi, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : création franche | |  Imprimer | | Pin it! |